HEPTAMÉRON / RÉCITS DE LA CHAMBRE OBSCURE

D’après L’Heptaméron de Marguerite de Navarre et d’après les œuvres de Luca Marenzio, Claudio Monteverdi et Carlo Gesualdo 

Mise en scène : Benjamin Lazar

Direction et création musicale : Geoffroy Jourdain
Scénographie et costumes : Adeline Caron 

Lumières : Mael Iger
Maquillages et coiffures : Mathilde Benmoussa 
Assistant mise en scène et dramaturge : Tristan Rothhut
Avec Fanny Blondeau, Geoffrey Carey, Malo de La Tullaye et avec Les Cris de Paris : Virgile Ancely, Anne-Lou Bissières, Stéphen Collardelle, Marie Picaut,
 William Shelton, Luanda Siqueira, Michiko Takahashi, Ryan Veillet.



Marguerite de Navarre s'est inspirée de l'italien Jean Boccace et de son Décaméron pour écrire son magnifique Heptaméron. Dans ce livre que la mort de son auteur, en 1549, laissa inachevé, un groupe d’hommes et de femmes, confinés par des pluies diluviennes, décide, pour passer le temps, de se raconter des histoires amoureuses aussi captivantes que dramatiques, et toutes véritables.

Chef d'œuvre de la littérature du 16e siècle, l'Heptaméron est aussi une formidable machine théâtrale, où chaque récit invite à une façon nouvelle d'investir la scène et de passer de la narration à l'incarnation. Ces Récits de la chambre obscure mêlent les histoires et le style de Marguerite de Navarre aux langues et aux récits personnels portés par les onze acteurs et chanteurs de la troupe.

La scène évoque la  chambre obscure du peintre, celle de l'imagination et de la mémoire. Elle est aussi une chambre d'échos : y résonnent des madrigaux italiens de Monteverdi, de Rossi et de Gesualdo, entre autres. Ces poèmes chantés, aux prémices de l'opéra,  répondent aux histoires et démultiplient soudain la voix des narrateurs dans des séquences oniriques. Au fil des récits et des musiques, la scène devient un lieu de voyage constant et imprévu entre les époques, entre la parole et le chant, entre le 16e et le 21e siècle et entre la réalité et l'imagination.
Benjamin Lazar

Au tournant des XVIe et XVIIe siècles, le genre du madrigal, le plus souvent élaboré à cinq parties vocales, constitue le laboratoire exubérant dans lequel l'avant-garde musicale invente l'opéra. La musique est désormais au service des passions de l'âme, elle puise  dans la musique populaire, la danse, et fait de poèmes des drames-miniatures rivalisant d'inventions formelles et de modernité, allant souvent plus loin que ce que se permettra la forme opératique.  Parmi les grands compositeurs de madrigaux, on compte Marenzio, Gesualdo et bien sûr Monteverdi. D'autres moins connus ont cependant produit des merveilles tels que Pallaviccino et Rossi. Pour répondre aux histoires de la chambre obscure, les chanteurs des Cris de Paris, également instrumentistes (cor, violon, basson, hautbois, violoncelle…) usent de ce répertoire comme d'une palette, insérant tantôt des madrigaux entiers, tantôt laissant paraître dans leurs fragments le passage du temps et du silence.
Geoffroy Jourdain

Presse : 
Heptaméron aux Bouffes du Nord, un bijou Artistikrezo, 4 février 2019


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